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Prix Les Afriques 2019


Les Afriques est un prix remis par l'association La Cene littéraire qui récompense chaque année depuis 2016, un écrivain africain ou afro-descendant. 

Un auteur d'une fiction en lien avec l'Afrique ou sa diaspora, avec le Prix "Les Afriques" 2019.  Cette année, le lauréat est Elnathan John pour son roman "Né un mardi"

La CENE littéraire a pour but de promouvoir les oeuvres des écrivains noirs engagés & vulgariser leurs combats.

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Le Cercle des amis des Ecrivains Noirs Engagés a pour buts la promotion et la défense des littératures produites par les écrivains africains et afrodescendants et mettant en exergue une cause humaine, sociétale, idéologique, politique, culturelle, économique de l’Afrique ou de sa diaspora.

Il s’agit aussi de donner un supplément de visibilité à des auteur-e-s noir-e-s vivant en Afrique ou dans sa Diaspora (Amériques, Europe, Caraïbes, Pacifique, etc.).

Nos principales activités se concrétisent à travers :

  • Des rencontres littéraires avec des écrivains
  • Un prix littéraire (PRIX LES AFRIQUES) remis chaque année depuis 2016
  • Des résidences littéraires et des soutiens en tous genres aux écrivains

SÉLECTION PRIX LES AFRIQUES 2019

Les cinq romans sélectionnés par le Comité de lecture du « PRIX LES AFRIQUES », édition 2019, sont connus.

Il s’agit de et par ordre alphabétique :

1- Il est à toi ce beau pays de l’écrivaine Jennifer RICHARD (France /Etats-Unis d’Amérique), paru chez l’éditeur Albin Michel en 2018, 756 pages.

Ce roman nous plonge dans une partie de l’histoire de l’Afrique, de l’Europe et des États-Unis d’Amérique, soit la période entre 1876 et 1913. C’est l’histoire de la rencontre entre, d’une part, les grands « explorateurs » occidentaux, porteurs des appétits gargantuesques de leurs pays d’origine, et d’autre part, les richesses du continent africain et de ses peuples.

La période mise en exergue est fondamentale pour comprendre la naissance de la géostratégie actuelle des grandes puissances sur le continent noir, même si d’autres acteurs (en l’occurrence, les pays asiatiques) se sont ajoutés depuis lors.

L’auteure décrypte les implications politiques et guerrières de situations géographiques (ressources naturelles, naissances d’espaces frontaliers) dans un contexte économique et social d’une rare violence et d’une barbarie incommensurable.

La lecture de ce livre serait cruelle n’eût été la magie de Jennifer RICHARD qui, grâce au style et à la délicatesse de sa plume, réussit à redonner un visage humain à tous les personnages de son roman.

2- Je suis seul de l’écrivain Mbarek OULD BEYROUK (Mauritanie), paru chez l’éditeur Elyzad en 2018, 112 pages.

Ce roman est une interrogation sur l’émergence du djihadisme en Mauritanie. La réflexion est intéressante dans la mesure où l’auteur la situe du point de vue d’un homme de pouvoir que la réclusion pousse à un examen de conscience.

L’auteur tient à distance le sempiternel cliché du djihadiste « bête, inculte, envieux et méchant » pour creuser et trouver les racines du mal, à savoir la condition humaine dans cette partie du monde.

Mbarek Ould Beyrouk nous fait comprendre que le terrorisme n’est pas la cause, mais une conséquence de l’abandon d’une certaine jeunesse par ceux qui sont censés en prendre soin, les élites et les hommes politiques.

Le livre oscille entre la prose et la poésie. Un magnifique chant lyrique comme seuls semblent en être capables les hommes et femmes du désert.

3- La danse de Pilar de l’écrivaine Charline EFFAH (Gabon/France), paru chez l’éditeur La Cheminante en 2018.

Le roman est une dissection (au scalpel) du rôle joué par les femmes dans la période de tentative de démocratisation des Etats de l’Afrique centrale dans les années 90.

Charline EFFAH interroge la femme (épouse, maîtresse, mère, marâtre, conseillère, égérie, calculatrice etc.) sur sa part de responsabilité dans la situation politico économique actuelle de cette partie du continent noir. On est loin du poncif de la pauvre Africaine maltraitée pour pointer du doigt une situation sociale plus complexe que toutes les lectures simplistes et misérabilistes très à la mode.

Le style perfectionniste et épuré de Charline Effah vient contrebalancer le rocambolesque des univers et des personnages décrits dans le livre.

4- La Saison des fleurs de flamme de l’écrivain Abubakar ADAM IBRAHIM (Nigéria), traduit de l’anglais au français par Marc Amfreville, paru aux Edition de l’Observatoire en 2018, 422 pages.

Ce livre a paru pour la première fois sous le titre Season of Crimson Blossoms, publié par la maison d’édition nigériane Parrésia Publishers. Les droits à l’international ont été ensuite acquis par l’éditeur nigérian Cassava Republic.

Selon le premier éditeur, l’intrigue se situe dans le nord du Nigéria dans la communauté Haoussa pendant la période entre 2009 et 2015.

Abubakar Adam Ibrahim est aux prises avec les conflits sociaux, les rapports entre les genres, la sempiternelle tradition et ses tabous, la violence politique diffuse et le gant de fer de la religion sur les jeunes et les femmes. La naissance, dans ce contexte, d’une improbable histoire d’amour vient rappeler la force et la beauté de la vie.

L’écriture est riche, dense, mais fluide et précise.

5- Né un mardi de l’écrivain Elnathan JOHN (Nigéria), traduit de l’anglais au français par Céline Schwaller, paru chez l’éditeur Métailié en 2018, 272 pages.

Ce roman a été édité par Black cat ensuite par l’éditeur nigérian Cassava Republic.

L’intrigue commence en 2003 lorsque Dantala, un jeune Nigérian sans-abri d’une vingtaine d’années, originaire du nord musulman du pays, est enrôlé dans un groupe « d’activistes » instrumentalisé par des hommes politiques.

Elnathan JOHN va réussir le pari de démêler les liens noueux entre le pouvoir, la politique, la religion et l’état critique d’une jeunesse orpheline, mais qui refuse de baisser les bras et tente de se prendre en mains.

L’écriture d’Elnathan JOHN est puissante, elle reflète la vigueur et la volonté de ce géant en construction qu’est le Nigéria.

[LE JURY]

Les livres sélectionnés ont été soumis au Jury composé cette année des personnalités suivantes par ordre alphabétique :

Théo ANANISSOH (Romancier, essayiste, Togo)

Boubacar Boris DIOP (Romancier, Sénégal)

Ambroise KOM (Romancier, essayiste, Cameroun, Président du jury)

Koulsy LAMKO (Romancier, essayiste, Tchad)

Hortense SIME (Médecin, passionnée de littérature, Cameroun)

[DOTATION]

La dotation du prix est la suivante :

5’400 Euros

Une œuvre d’art d’une valeur de 3’000 Euros

L’achat de 100 exemplaires du livre primé.

Le nom du lauréat ou de la lauréate sera annoncé le 21 juin 2019 et le prix lui sera remis le 29 juin 2019 à la Société de lecture de Genève.

Nous adressons nos sincères remerciements à toutes les maisons éditions qui ont participé à la présélection et souhaitons bonne continuation à tous les romans qui n’ont pas été retenus.

Sources:

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Pour le Comité de direction de La CENE Littéraire,

Flore Agnès NDA ZOA








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