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Le débat sur le Franc CFA reprend


Le débat sur le Franc CFA qui enflamme la toile

Cheikh Anta Diop, Kwame Nkrumah, Moustapha Kassé ou encore Kako Nubupko, pour ne citer que ces quatre, bien des intellectuels et politiciens africains ont dénoncé le Franc CFA.  Presque 70 ans plus tard, rien n'a bougé et la question continue à diviser tant la rue que la sphère intellectuelle africaine.

En 2017, le débat est relancé sur ce thème épineux du Franc CFA suite à des manifestations de la jeunesse africaine et de la diaspora.

 

 

Une volonté de faire taire un activiste sur un sujet tabou au lieu d’ouvrir le débat ?

 

Parmi les grands détracteurs du Franc CFA, le militant panafricaniste Kemi Seba. Il défraie la chronique depuis quelques années et plus particulièrement depuis quelques semaines après avoir brûlé un billet de 5000 CFA. Acte symbolique de défi à la BCEAO (Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest) qui lui a valu d'être emprisonné au Sénégal, relaxé,  puis expulsé le 7 septembre 2017 vers la France. Tandis que l'intéressé expliqus qu'il s'agissait purement d'un geste de provocation "pour que les autorités tendent l'oreille sur le cri de douleur de la jeunesse africaine". Cette jeunesse africaine qui se sent méprisée, pillée et ostracisée.

 

Monnaie de la servitude volontaire 

 

 

Lorsque l'on parle historiquement et politiquement du Franc CFA en 2017, il faut tenir en compte qu'il s'agit de la dernière monnaie coloniale en activité. Les dirigeants africains prennent une posture de "servitude volontaire" déclarait récemment l’économiste Kako Nubupko, « ce stade ultime de la servitude lorsque l'esclave refuse la liberté que son maître lui accorde ». 

 

À qui profite encore le Franc CFA ?

 

Rappelons que le Franc CFA est une monnaie crée en 1945, (Franc des colonies d'Afrique) et qui a été rebaptisée Franc de la Communauté Financière en Afrique et Franc de la Coopération Financière en Afrique car elle est utilisée dans deux zones distinctes en Afrique de l’Ouest : UEMOA (XOF) et CEMAC (XAF).   Le Franc CFA est  exclusivement battu à Chamalières en France.

Techniquement de par son origine et de par son cadre politique, le CFA profite particulièrement aux grands groupes de la zone Euro, par le biais de la France. Les banques centrales africaines sont sensées être indépendantes, cependant elles dépendent du service de fabrication du Franc CFA par la France. Elles doivent évidemment payer ce service au Trésor français. La France a également droit de veto sur la politique monétaire des 15 pays utilisant le Franc CFA.

« Le Franc CFA est un gage de stabilité en Afrique » prônaient dernièrement Alassane Ouattara et Emmanuel Macron, tandis que multitude de facteurs économiques indiquent que le CFA profite surtout aux grands groupes de la zone euro et aux élites africaines. Il ne faut pas oublier que cette bourgeoisie africaine vit sur ce lit qui est le Franc CFA, elle échange mutuellement ses capitaux en circuit fermé avec l'oligarchie occidentale. Les dirigeants africains bradent ainsi la dignité de l’Afrique sur l’hôtel de leurs intérêts personnels.

 

L'étrange sensation d’un africain chassé d’Afrique vers la France

 

Dans l’interview qui suit, de la chaîne RT, Kémi Séba fraîchement arrivé à l'aéroport d'Orly en provenance du Sénégal d'où il avait été expulsé, se prononce sur son combat et les agissements de ces dernières semaines :

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Simon Mocong pour MiA-Culture

Sources:  ONG Urgences Panafricanistes, Jeune Afrique, RT (chaîne TV) 2017










Simon | 2018-10-03 19:11:04
Dès qu?il s?agit de l?Afrique, les discours enfantins ressurgissent. Voilà ce qui ressort des commentaires : « nous ne voulons pas d?Africains chez nous mais nous voulons contrôler tout ce qui se passe en Afrique. Parce que les Africains ne peuvent pas se prendre en charge tous seuls ». Le Trésor Public français communique très peu sur les 50% de réserve de changes qu?il déteint et appartenant à la BCEAO et la BCEAC, les deux banques centrales africaines. Certains économistes parlent de centaines de milliards d?euros. Même si officiellement cette réserve de changes reste disponible à tout moment, la réalité est différente. En plus la France a le monopole sur la fabrication de cette monnaie. Donc, sous prétexte de garantir une parité de change fixe au F CFA, c?est l?économie des pays Africains qui est sous contrôle. Au-delà de la monnaie, c?est une question de souveraineté, d?indépendance et de liberté. Il est temps d?arrêter de prendre les Africains pour des imbéciles.




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