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Clôture officielle du PANAF d'Alger: Mama Africa a encore illuminé la Culture africaine!

Culture(s) :


2è Festival culturel panafricain d’Alger / Palais des Expositions - Pins Maritimes

Pays participants :

- Sénégal, "Une culture si riche"
- Nigéria, "Le géant africain du cinéma"
- Le Mali, "La perle de la culture africaine"
- Le Gabon, "Richesse culturelle"
- Le Congo Démocratique
- La Mauritanie, "patrie du million de poètes"
- Ethiopie, "Le berceau de l'Humanité"
- Cameroun, "Diversité et influences"

Le 2e Festival culturel panafricain d'Alger a pris fin officiellement lundi soir 20 juillet 2009 par un spectacle chorégraphique majestueux intitulé "Mama Africa" en hommage à la regrettée chanteuse sud-africaine Myriam Makeba. La salle Atlas qui a accueilli cette fresque chorégraphique a vibré durant une heure et demie au son des musiques africaines et ses rythmes enchanteurs. Plusieurs tableaux chorégraphiques ont été présentés exprimant l’eau, la vie, l’identité nationale et africaine, mais surtout l’histoire comme catalyseur des forces et de l’unité africaine.

Ci-joint un aperçu du spectacle d'inauguration




Celle-ci s’est voulue aussi énergique et dévolue à l’édification de nations solides, non pas passéistes mais résolument tournées vers la reconstruction du continent noir. Ces thèmes ont été illustrés par des danses contemporaines dans un décor marqué par des techniques audiovisuelles modernes. Le public était immergé dans une constellation d’étoiles entourée de formes graphiques, témoignage de signes ancestraux africains. Réalisé par le chorégraphe Sofiane Boulegraa et conçu par le musicien Farid Aouamer, le spectacle a vu défiler plusieurs artistes algériens et autres des pays africains qui ont exécuté des danses contemporaines et interprété certains des titres phares de la défunte Makeba.

Plusieurs artistes africains et algériens ont marqué ce spectacle dont le malien Cheikh Tidiane Seck et le camerounais Blik Bassy à la voix d’or. Meriem Lazali, ancienne élève de la première édition de l'émission "Alhane Oua Chabab" exécutant un duo virtuel avec la diva Makeba a interprété "Africa" et d'autres titres en compagnie de l'ensemble des choristes, comme la célèbre "Ana Hora" (Je suis libre) et Pata Pata en guise de finish. Un véritable hommage à cette chanteuse, amie de l’Algérie.

La musique à son apogée a comporté plusieurs styles en faisant appel à une flopée d’instruments comme la kora, jouée par Ahmed Fofana, le balafon, le ney, joués par Mazouni, le gumbry joué par Djelloul Merga mais aussi l’imzad, le tamtam etc. le jazz, une des musique afro-américaine a été souligné pour traduite la richesse de cette musique ainsi que le blues né dans les champs de coton en Louisiane et chanté par les esclaves noirs. L’esclavage a été aussi mis en exergue par ces chaînes projetées sur écran devant un public conquis et attentif au moindre geste et mouvement de ces danseurs qui ont accompli en l’espace de quelques semaines seulement un travail remarquable.

L'introduction du spectacle a vu une projection de quelques images du premier Festival culturel panafricain d'Alger de 1969, montrant des extraits des parades populaires et des soirées animées à l'époque, avant que le show n’indique sa vraie trajectoire et sous-entendus : « En 1969, les leaders disaient que la révolution est un acte culturel. En 2009, la culture est un acte révolutionnaire. » Lit-on sur l’écran géant au-dessus de nos têtes. Aussi, des hommages ont été rendu à lamine Bechichi, Boudjemia Merzak, Boualem Hamani, Malek Immache notamment. Des réflexions sont également posées notamment sur la date réelle de la construction des pyramides et la vérité autour des découvertes des Amériques. « Les pyramides, datent de 5000 années ou de 12000 années » pouvons –nous lire sur l’écran.

Aussi, son, lumière et vidéos ont constitué les éléments de réussite de ce spectacle riche en émotions qui a clôturé en beauté la seconde édition du festival culturel panafricain. Lequel a permis aux algériens de faire la fête et se réconcilier avec leur identité africaine durant 15 jours.

Feriel R / www.panafalger2009.com

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Cette 2è édition prenait sa source des précédentes manifestations culturelles basées sur l'énorme poids et richesses de l'art africain dans le monde contemporain.

Souvenez-vous, en 1984 déjà, au MoMA de New York, l’exposition "Primitivism in 20th Century Art : Affinity of the Tribal and the Modern Art" interrogeait les correspondances et affinités entre arts premiers et art moderne. Cinq ans plus tard au Centre Georges Pompidou à Paris, l’exposition "Magiciens de la terre" faisait date en présentant, parmi une sélection de "100 artistes contemporains", des créateurs issus du monde "des arts dits "archaïques" ou "premiers", celui du "tiers monde" auxquels la qualité de "contemporain" est refusée, comme si leurs auteurs n’étaient pas vivants, comme s’il s’agissait de fantômes ravivant de vieilles civilisations à jamais englouties." (Jean-Hubert Martin, commissaire de l’exposition). Parmi eux figuraient l’Ivoirien Frédéric Bruly Bouabré, la Sud-Africaine Esther Mahlangu ou le Béninois Cyprien Tokoudagba.
Depuis cette exposition, l’adjectif "international" traduit peu à peu une ouverture effective vers les tous les pays non-occidentaux du globe, qui représentent - faut-il le rappeler - près des trois-quarts de l’humanité.

En 2007 à Venise, la prestigieuse Biennale d’art contemporain a décerné son Lion d’or au photographe-portraitiste malien Malick Sidibé (71 ans), pour l’ensemble de son œuvre. C’est la première fois que le Grand Prix revenait ainsi à un artiste du continent. Un prix doublé d’une volonté de l’Américain Robert Storr, directeur artistique de cette édition de la Biennale, de mettre en valeur les artistes africains en présentant Malick Sidibé dans sa sélection internationale, en compagnie d’autres créateurs du continent comme Adel Abdessemed (Algérie), Brahim El Anatsui (Ghana), Yto Barrada (Maroc), Odili Donald Odita (Nigeria) et Cheri Samba (Congo).
Une autre nouveauté de Venise 2007 tenait à l’ouverture d’un Pavillon africain qui présentait une quarantaine d’œuvres de la collection de l’homme d’affaires congolais Sindika Dokolo. Basée à Luanda, en Angola, c’est la première collection africaine privée d’art contemporain dont la philosophie est définie par un artiste, un commissaire et un collectionneur africains.

Entre ces deux dates, un grand nombre d’expositions et d’événements internationaux d’art contemporain ont régulièrement présenté des artistes, vivant et travaillant en Afrique ou issus du continent.

Entre 2005 et 2007, Düsseldorf, Londres, Paris, Tokyo, Stockholm, et Johannesburg ont tour à tour accueilli l’exposition "Africa Remix. L’Art contemporain d’un continent" qui montrait le travail de plus de 80 artistes contemporains africains ou issus du continent. A la même période, Houston, Monaco, Washington, Bilbao et Turin ont présenté 300 œuvres de 29 artistes africains contemporains à la faveur de l’exposition "L’art africain contemporain : chefs-d’œuvre de la Collection Jean Pigozzi". Du nom de l’héritier des automobiles Simca, cette collection de plus de 8.000 œuvres est la plus importante au monde à être entièrement consacrée aux artistes d’Afrique noire.
Toujours en 2007, la Documenta de Kassel en Allemagne, prestigieuse manifestation quinquennale d’art contemporain créée en 1955, donnait, elle aussi, à découvrir les travaux d’une pléiade de créateurs comme les Sud-Africains Guy Tillim et David Goldblatt, le Béninois Romuald Hazoumé et la styliste de mode sénégalaise Oumou Sy. Ceci sans compter les rendez-vous continentaux que représentent les premiers pas de la Triennale de Luanda (Angola pop), les Biennales de Dakar (Dak’art) et du Caire ou encore la Joburg Art Fair.

Applaudie à la Biennale de Venise 2009 (7/06 > 22/11), l’installation "Human Being" de l’artiste Pascale-Marthine Tayou (Cameroun/Belgique) conjugue plusieurs médiums et décline à sa façon les hybridations de l’Afrique et de l’Occident dans tous les champs de la vie sociale et culturelle du village africain. Pour cette édition de la Biennale, dont la direction artistique a été confiée au philosophe et critique d’art suédois Daniel Birnbaum, ce dernier a imaginé une seule grande exposition qui articule les différents thèmes tissés en un seul ensemble de 90 artistes du monde entier. Baptisée "Fare Mondi" (Making Worlds / Construire des Mondes / Hacer Mundos), l’exposition accueille en outre Georges Adéagbo (Bénin), Anawana Haloba (Zambie/Norvège), Susan Hefuna (Egypte/Allemagne) et Moshekwa Langa (Afrique du Sud/Hollande).

Le 16 juin dernier, David Goldblatt, aujourd’hui âgé de 78 ans, a été récompensé du prix Henri Cartier-Bresson, une aide à la création doté de 30 000 euros pour son travail en cours sur la ville de Johannesburg. Le 22 juin précédent, Malick Sidibé a pour sa part reçu le prix PhotoEspaña Baume & Mercier (12 000 euros) pour ses "qualités exceptionnelles de portraitiste". Une exposition hommage lui a été consacrée dans la nouvelle galerie de l’Institut national des Arts de Bamako (3/06 > 3/07) en même temps qu’à son compatriote Seydou Keïta, une autre grande figure de la photographie africaine.

Plus que jamais et d’un bout à l’autre de la planète, transcendant médiums et techniques, peu d’espaces échappent à l’éclosion d’artistes contemporains issus du continent qui témoignent d’une belle vitalité et d’une capacité sans cesse renouvelée à exprimer leur art de créer.


SCM






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