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Le 24eme salon du livre à Genève, avril - mai 2010

Culture(s) :


En même temps et ce dans les mêmes locaux se tenait le 7ème salon africain du livre de la presse et de la culture ayant pour thème principaux : les 50 ans de l’indépendance des Etats Africains et la coupe du monde de football en Afrique du Sud.

 

 

Cette 7ème édition réunissait des auteurs très connus tels que:
-Alain Mabanckou auteur de : Verre cassé, Mémoire de porc-épic, Black bazar, Six poètes d'Afrique francophone, Lettre à Jimmy (James Baldwin) et plein d'autre encore. (Mon coup de cœur).
- Joelle Esso "Petit Joss"
- Stephen Smith auteur de Négrologie, Voyage en post-colonie,
- Demba Moussa Dembele, sénégalais, économiste ayant participé à l’ouvrage collectif: « 50 ans après, quelle indépendance pour l’Afrique, l’Afrique répond à Sarkozy,
- Michel Beuret, Suisse, auteur de La Chinafrique : Pékin à la conquête du continent noir,
- Jean Ziegler, sociologue et homme politique Suisse, auteur de : La haine de l’occident,

- Fweley Diangitukwa politologue congolais de la diaspora en Suisse, auteur de : les grandes puissances et le pétrole africain.

 

 

Chaque jour, des débats avec des thématiques différentes avaient lieu au village africain. Entre auteurs et journalistes et les prétendus spécialistes de l’Afrique, chacun avait son mot à dire.

 

 

On a eu droit entre autre à un Michel Beuret auteur et précurseur de la Chinafrique, qui selon lui, la Chine serait entrain de réduire les africains à l’esclavage. On sent en lui un parti pris, il ne remet en cause à aucun moment, le rapport entre la France et l’Afrique.

 

 

Selon lui, l’invasion chinoise est plus dangereuse que celle des autres grandes puissances. Pour cause, les chinois viennent avec leur main-d’œuvre. Le débat aurait été intéressant si nous avions eu la présence d’un chinois avec une vision différente.

 

 

Autre intervention très attendue et contestée, celle de Stephen Smith. Bien avant le début du salon, un tract signé par des africains vivants en Suisse, avait circulé pour inviter les organisateurs et les visiteurs du salon à boycotter ses œuvres et à ne pas s’assoir sur la même table que lui.

 

 

Invités par l’organisatrice des débats, les auteurs de ce boycott se sont défilés et il y a lieu de poser la question suivante : A quoi des mouvements pareils peuvent-ils servir entre intellectuels ?

 

Stephen Smith, auteur de plusieurs ouvrages et chroniques sur l’Afrique a une vision très critique sur le plus vieux continent. Pour lui, il faut poser le bon diagnostic du mal être du continent noir, sinon l’Afrique ne pourra pas s’en sortir avec des dirigeants souvent à la solde des grandes puissances.

 

 

Il considère que le bilan de ces 50 ans est très négatif. Il appelle tous les Etats à se remettre en question mais en cela, il ne manque pas de choquer la communauté africaine qui prétend que son approche infantilise les africains.

 

 

Dans ce salon, les autres problématiques abordées tournent autour des richesses des langues et la conservation des coutumes africaines. Il est vrai que cette 7 ème session faisait honneur aux comptes pour enfant et des auteurs à l’instar de la camerounaise Joelle Esso qui dans sa BD « Petit Joss » a présenté une enfance simple, loin des clichés reçus sur la scolarité des enfants africains.

 

 

Alain Mabanckou, nous a fait rêver avec la BD « Ma sœur étoile » qui raconte son enfance et son nouveau roman « Black bazar » où il raconte le quotidien d’un sapeur venu s’installer Paris. Touché par le départ de sa femme il se met a raconter son train de vie afin de noyer son chagrin.

 

 

Dans l’ensemble, pour ce qui concerne spécialement l’écriture et le livre en Afrique, certains sont allés jusqu’à fustiger l’absence de nouvelles révélations très engagées comme il ya plus de 50 ans avant les indépendances africaines lorsque des grands hommes comme Kwame Nkrumah, Leopold Sedar Senghor, Birago Diop, Wole Soyinka , Sembene Ousmane et bien d’autres, avaient pris la plume pour dénoncer les dérapages de la colonisation et réveiller le peuple africain qui s’est mis aspirer à plus de liberté, d’égalité et de dignité en réclamant la fin de la colonisation politique.

 

Aujourd’hui, disaient-ils, une autre forme de colonisation criante hante le continent noir, elle est de type économique d’abord et ensuite politique et culturelle, il faut la combattre comme ces précurseurs africains l’ont fait de leur temps.

Au vue des nouveaux ouvrages présentés par les africains et amis de l’Afrique, le salon s’est terminé sur une note d’espoir que la relève des anciens semble être sur les rails mais qu’elle mérite tous nos encouragements.

 

 

Pour ma part, ce fut une très bonne expérience de côtoyer durant une semaine les intellectuels africains et ceux d’ailleurs qui partagent avec moi la conviction que l’africain d’aujourd’hui doit oser écrire, s’exprimer à travers les différents médiats dont le livre, pour atteindre le monde auquel il aspire comme tel fut le rêve des premiers écrivains africains.

 

 

Mes coups de cœur:Alain Mabanckou : tous ses écrits nous font voyager au cœur du continent africain
Lilian Thuram « Mes étoiles noires » il fait honneur à nos héros.
Jean Ziegler « la Haine de l’Occident » rapport de force inégale et injuste imposé par le Nord au Sud

Stephen Smith « Négrologie, pourquoi l’Afrique meurt ?» «Voyage en Postcolonie » à vous de l’apprécier.

 

Naho pour MIA






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